Saint-Éloi : le dernier conseil municipal de l’équipe actuelle

Jeudi 6 février 2020, à 19 h 30, a eu lieu sans doute le dernier conseil municipal de l’équipe actuelle. Huit points étaient à l’ordre du jour, mais, préalablement, le maire a relaté toutes les réalisations faites pendant quatre ans. Une petite bourde de sa part puisqu’un maire, lors de réunions publiques, n’a pas le droit d’évoquer de la sorte les réalisations de son mandat en période pré-électorale.

Le public était nombreux par rapport à d’habitude et sans doute que notre site Saint Éloi Nièvre Infos y est pour quelque chose… Le maire, Jérôme Malus, et l’adjoint aux travaux Maurice Taterczynski, comme à leur habitude, n’ont pas manqué de lancer quelques mesquineries non républicaines et non constructives à l’égard du seul conseiller d’opposition, monsieur Éric Guérin.

Au lieu de vanter les mérites de ses réalisations en plein conseil municipal, monsieur Malus ferait mieux de lister tout ce qui reste en suspens, notamment le PLU (Plan Local d’Urbanisme). En effet, ce dernier n’est toujours pas terminé depuis quatre ans et les Éligeois et Éligeoises méritent de connaître les raisons de cette lenteur. Nous reviendrons plus en détail dans un prochain article sur les décisions prises lors de ce dernier conseil.

Pourquoi le tout-à-l’égout est indispensable à Saint-Éloi

À Saint-Éloi, la zone de Trangy-Rémeron-Venille-Aubeterre ne bénéficie pas du tout-à-l’égout. Une aberration quand on voit la densité des maisons et qu’on sait qu’un mauvais traitement des eaux usées peut entraîner de graves problèmes de santé.

Sur la zone de Trangy-Rémeron-Venille-Aubeterre, il n’y a pas de tout-à-l’égout. Il existe seulement des assainissements individuels. Or, du fait de la concentration de l’habitat (surtout dans les hameaux de Trangy, Aubeterre et Rémeron) et de l’ancienneté des installations, le risque sanitaire est certain. Depuis plus de 25 ans, Éric Guérin ne cesse d’alerter à ce sujet.

L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) l’indique : « Les eaux usées peuvent être chargées en micro-organismes pathogènes et/ou substances chimiques présentant des risques pour la santé humaine. En conséquence, elles doivent être collectées, et traitées avant leur rejet vers le milieu naturel. »

En effet, les enjeux sanitaires sont essentiels : la production d’eau potable est, par exemple, particulièrement sensible à la qualité des eaux de surface et peut être indirectement impactée par les rejets liés à l’assainissement. Or, lorsque les installations de traitement des eaux présentent des dysfonctionnements, elles peuvent entrainer le rejet d’eaux usées non traitées ou partiellement traitées contaminant les milieux (notamment en cas de fortes précipitations pluviométriques).

Mauvais traitement des eaux usées et cancers

Alors, existe-t-il un lien entre le mauvais traitement des eaux usées de Saint-Éloi et les cas de cancers recensés ? La question mérite d’être posée. En effet, la zone Trangy-Rémeron, qui ne bénéficie pas du tout-à-l’égout, voit un taux de cancers significativement élevé : entre deux et trois fois plus que la norme. Or, bon nombre d’installations de cette zone sont anciennes et doivent être refaites ou rénovées.

Les sols de cette zone ne sont pas adaptés au traitement individuel des eaux usées car ils sont peu filtrants et très argileux à certains endroits. Les eaux pluviales sont mal drainées et mal collectées : il y a stagnation des sorties de fosses et, souvent, les drains d’infiltration ne fonctionnent pas correctement, même sur les installations récentes.

Une étude nationale réalisée à la demande du ministère de l’Environnement et portant sur les sols et l’assainissement non collectif insiste sur l’importance de bien étudier le terrain avant d’entreprendre quoi que ce soit : « La connaissance des sols à l’échelle du territoire et leur aptitude au traitement et à l’évacuation des eaux constitue un enjeu pour les choix présidant à l’élaboration des zonages d’assainissement ».

 Malheureusement, concernant les dernières constructions de la zone de Venille (à Saint-Éloi), sur recommandation de la mairie, ont été installés des systèmes neufs mais qui se sont colmatés rapidement, du fait des sols imperméables et de la non-évacuation des eaux pluviales. Il faut savoir que sur la zone Trangy-Rémeron-Venille-Aubeterre, l’usage des eaux des puits pour les jardins est interdit car celles-ci sont trop chargées en matières fécales. Par ailleurs, dans ces zones, de fortes odeurs se dégagent et portent des éléments pathogènes.

Des assainissements individuels qui ne sont pas aux normes

Le tout-à-l’égout a certes un coût, mais il parait aberrant de dépenser entre 10 000 et 20 000 euros pour installer ou rénover des installations individuelles (sans compter que la vidange d’une fosse septique doit être faite tous les deux ou quatre ans et coûte entre 400 et 600 euros) alors qu’un tout-à-l’égout reviendrait beaucoup moins cher par habitant, et, surtout, serait bien plus sûr pour la santé des Éligeois et Éligeoises.

Il en va de même concernant les nouvelles habitations : toute construction devrait pouvoir être raccordée au tout-à-l’égout. Développer la construction de maisons individuelles est une excellente chose, mais, pour les raisons évoquées plus haut, il est indispensable que les eaux pluviales soient canalisées et évacuées en bonne et due forme.

Dans les hameaux, certaines maisons, du fait du manque de place, ne peuvent pas installer un assainissement individuel aux normes et ne peuvent pas évacuer correctement leurs eaux pluviales. Il y a donc urgence et il faut prendre des décisions rapidement, la première étant de ne plus accepter de nouvelles constructions tant qu’il n’y a pas de tout-à-l’égout. C’est une question de sécurité sanitaire.

La priorité, dans un premier temps, est de réaliser le schéma d’écoulement des eaux pluviales et de le mettre en œuvre. Ensuite, il faudra réaliser le tout-à-l’égout et que la commune prenne en charge tous les raccordements jusqu’au pied des maisons. La zone de Trangy-Rémeron-Aubeterre est potentiellement en zone de grande insalubrité. Nous sommes à deux doigts que l’ARS (Agence Régionale de Santé) nous classe en zone d’insalubrité. Par ailleurs, il serait nécessaire que l’ARS lance une étude afin de déterminer les raisons du taux élevé de cancers.