Des attaques personnelles

-Mon petit Jean-François, c’est vous qui faites une drôle de tête ce matin.

-Oui, Dame Jeannette, il y a des attaques personnelles concernant Éric Guérin sur Facebook.

-Et c’est grave, ça ? Est-ce qu’ils disent des choses vraies ?

-Non, Dame Jeannette, mais le problème est que certains électeurs peuvent le croire.

-D’toute façon, de Fesses-bouc, il ne peut sortir que d’la merde !

-Très drôle, Dame Jeannette ! Mais vous avez un peu raison…

-Et puis, vous aussi, vous dites un peu de mal de vos adversaires…

-Oui, bien sûr, mais c’est pas pareil de critiquer les décisions, les choix ou les réalisations de quelqu’un que de salir sa personne : c’est toute la différence entre l’argument ad rem et l’argument ad hominem.

-Oh, quand vous sortez votre latin, mon petit Jean-François, c’est que ça va mieux !

-Dame Jeannette, quand Éric Guérin dénonce la grande décharge qui a déjà bouché 2 ruisseaux, fustige l’octroi de permis de construire sur des terrains non raccordés au tout-à-l’égout ou remet en cause la construction d’une médiathèque sous-utilisée, il exerce son devoir de lanceur d’alerte, ça ne plaît pas, mais il a le droit. Mais quand on dit de lui qu’il est individualiste et narcissique, on se permet de porter un jugement sur sa personnalité d’homme.

-Et ça, vous le faites pas ?

-Non, Dame Jeannette, nous exprimons des critiques, souvent virulentes, sur les dossiers que l’équipe sortante a traités et sur les choix qu’ils ont faits mais nous ne dénigrons pas leurs personnes : ce sont sans doute de bons époux, parents et camarades ; c’est à leurs proches de le dire…

-Bah, mon petit Jean-François, si c’que vous dites est vrai, ça se connaîtra dans les urnes : nous autres électeurs, on n’est pas des berdins !

-Une fois encore, c’est vous qui avez raison, Dame Jeannette.

-C’est l’heure du goûter, mon petit Jean-François. Montez donc 5 minutes à la cuisine : pour achever de vous remonter le moral, j’ai quelques arguments à la crème, moi !

-Grand merci, Dame Jeannette, et surtout : votez BONUS ! [c’est-à-dire Éric Guérin, NDLR]

-Plus que jamais, mon petit Jean-François ! 

Jean-François CHERITEL,

habitant de la rue Saint-Fiacre, à Saint-Éloi

Construire à Saint-Éloi

-Eh bien ! Bonjour Maître Marcel. Vous en faites une drôle de tête !

-La Jeannette et moi, on s’est disputés comme des gamins ! Et j’crois bien qu’c’est à cause de vous ! Ou bien d’Guérin !

-Et pourquoi pas de toute l’équipe, tant que vous y êtes !

-Oui, c’est ça, mon p’tit Jean-François : depuis qu’on essaie de se mettre d’accord pour  voter, on s’engueule ! La Jeannette, elle veut voter pour vous parce ce que vous êtes écolos et moi, qui ai du respect pour l’artisanat, je pense qu’il faut construire. C’est pas compatible, tout ça ?

-Maître Marcel, si on respecte scrupuleusement les règles émises pour protéger l’environnement et si on renonce aux erreurs du passé, il reste de la place pour construire.

-Où qu’c’est qu’il aurait pas fallu construire ?

-Faire grossir les hameaux difficilement raccordables au tout-à-l’égout et accepter tous les déchets même toxiques du département dans une grosse décharge qui recouvre des ruisseaux, ça, c’était des bêtises, Maître Marcel !

-Oui, je sais, y’en a qui tirent la chasse d’eau directement dans le fossé, sauf les pompiers qui peuvent même plus ! Mais alors, quelle est la politique de l’équipe Guérin concernant la construction sur la commune, mon p’tit Jean-François ?

-Pour les habitations (privatives ou locatives), nous souhaitons favoriser le développement du bourg entre l’église et la mairie, vous l’aurez compris, Maître Marcel. Sinon, nous avons 3 gros projets.

-Je vous écoute,  mon p’tit Jean-François.

-D’abord, une Maison des Nounous. On a plusieurs assistantes maternelles sur la commune. Si elles restent isolées dans leurs maisons, elles sont coincées pour prendre un rendez-vous ou faire une course. En plus, des nounous, y en a pas assez et les jeunes mamans ont le droit de travailler ; et nous, à Saint-Éloi, on veut accueillir des jeunes !

-Bonne idée,  mon p’tit Jean-François, votez BONUS ! [c’est-à-dire Éric Guérin, NDLR]

-La Maison des Nounous, ça peut se faire vite. Pour le second projet, ça prendra plus de temps : un Pôle Grand Âge. Même urgence : il faut faire un effort pour maintenir les vieux chez eux et, après…

-quand ils sont très très vieux…

-Oui, Marcel, seulement quand ils sont très très vieux, on veut les garder près de nous, sur la commune.

-Sans compter que ça va donner plein de travail à des jeunes, ça, mon p’tit Jean-François ! Votez BONUS !

-Et puis, quand on voit cette sortie 36 déserte malgré le gros trafic qui y passe, on se dit que c’est dommage ! Quand vous roulez de Moulins à Cosne, y’a pas d’arrêt possible. C’est pourquoi on veut construire un Village étape à proximité de l’échangeur !

-Excellent,  mon p’tit Jean-François ! Encore du boulot pour les jeunes ! Votez BONUS ! Oh, mais attention, v’là la Jeannette qui s’pointe !

-Qu’est-ce que vous avez don à comploter, tous les deux ?! Marcel, t’as ton sourire d’arsouille ! Ça veut rien dire de bon, ça !

-Dame Jeannette, vous êtes pas tendre avec votre Marcel. On parlait bien sagement et il est quasi convaincu de voter pour nous !

-Marcel, un écolo ?!

-Bah pourquoi pas ? Et vous Dame Jeannette, forcez pas trop sur la bouillie bordelaise, vous.

-Hum.

-Et votez BONUS !

-Ça, d’accord.

Jean-François CHERITEL,

habitant de la rue Saint-Fiacre, à Saint-Éloi

Le citoyen au cœur de la vie démocratique

-Mon p’tit Jean-François, comme c’est parti, l’équipe BONUS [c’est-à-dire Éric Guérin, NDLR], elle va être élue !

-Nous l’espérons, Maître Marcel ! Et vous, Dame Jeannette, qu’en pensez-vous ?

-Moi, je vous le souhaite, mon p’tit Jean-François. Mais j’ai une crainte : c’est qu’une fois élus, vous nous calculiez même plus !

-C’est justement ce qu’on veut pas faire, Dame Jeannette, la démocratie, c’est pas tous les 6 ans, c’est tous les jours !

-Et comment qu’vous allez faire la démocratie de tous les jours ?

-Quelques idées, Dame Jeannette : d’abord, des boîtes à idées pour que les Éligeois(e)s puissent nous communiquer leurs souhaits (on pourrait les installer à l’accueil de la mairie, dans la médiathèque, dans les commerces de la commune et sur le site de la mairie).

-Donc, en quelque sorte, je pourrai revoter tous les jours en allant chercher le pain ?

-Eh oui, Dame Jeannette, si vous voulez. On peut imaginer aussi des soirées conviviales qui commenceraient par un débat sur une question importante : les citoyens qui le souhaitent seraient consultés…

-… tout en buvant un coup !

-Bien sûr, Maître Marcel ! Et dans la même idée, pour Dame Jeannette on va organiser des jardins participatifs et pour vous, Maître Marcel, on va mettre en place un SEL (Système d’échange local). Chacun pourra proposer des services gratuits aux autres. Et avec tout c’que vous savez faire, ce sera la queue devant votre atelier…

-Et en échange, vous croyez, Jean-François, que j’pourrai avoir mes haies taillées ?

-Vos haies, Maître Marcel, vos trasses, vos bouchures, vos feurtasses ; et vous pourrez même vous faire épiler les aisselles !

-Mais j’veux pas qu’on m’épile les aisselles, moi !

-Maître Marcel, ce serait pourtant plus juste : avec tout ce que vous réparerez pour vos voisins, ils vont pas vous faire que les espaces verts en pour ! Qu’en pensez-vous, Dame Jeannette ?

-Bah l’été, quand t’es en débardeur, tu r’sembles à un jambon crudité avec la salade qui dépasse !

-Voilà c’que c’est que d’se mettre en marcel, Maître Marcel !

-Mais j’veux pas qu’on m’épile les aisselles, moi !

-Maître Marcel, vous inquiétez pas : dans un SEL on peut donner plus ou recevoir plus, c’est permis. C’est promis : on s’en prendra pas à votre pilosité !

-Alors, si vous touchez pas à mes poils, j’vais p’t’être voter BONUS.

Jean-François CHERITEL,

habitant de la rue Saint-Fiacre, à Saint-Éloi

Les vieux

-Mon p’tit Jean-François, faut qu’on cause. Vous êtes sur la liste à Guérin, mais c’est quoi ses idées sur le voisinage ?

-Maître Marcel, par exemple – et Dame Jeannette ne me contredira pas – vous, vous êtes vieux.

-J’suis pas vieux, moi !

-Bah si, mon Marcel, on est vieux.

-De toute façon, ne vous inquiétez pas, l’idée de notre équipe c’est pour les très vieux qui peuvent plus rester chez eux.

-Les très très vieux alors ?

-Oui mais pas seulement. On va créer un pôle Grand Âge avec des assistants de vie pour aider les moins vieux à rester chez eux, une résidence où les vieux pourront avoir un appartement et un espace médicalisé pour les très vieux.

-Vous voulez parler des très très vieux, mon pt’it Jean-François, parce que c’est pas drôle.

-C’est pas drôle, Maître Marcel, mais c’est la vie et il faut que les très très vieux restent nos voisins !

-Ça c’est une bonne idée, mon p’tit Jean-François. Quand la grand-mère a commencé à tomber chez elle, on lui a d’abord trouvé une place vers Corbigny ! Maintenant, elle est à Vauzelles. Qu’est-ce que tu en penses, mon Marcel ?

-En plus, ça peut faire du boulot pour les gamins, ça, qui resteront près d’leurs vieux, quoi !

-Enfin, Maître Marcel, on pourrait atteindre assez rapidement les 2500 habitants à Saint-Éloi et avoir droit à une pharmacie.

-Tout bénef, Maître Marcel, votez BONUS ! [c’est-à-dire Éric Guérin, NDLR]

-Nous voterons BONUS quand nous serons vieux, mon pt’it Jean-François  ! N’est-ce pas, la Jeannette ?

-Je suis vieille, moi.

Jean-François CHERITEL,

habitant de la rue Saint-Fiacre, à Saint-Éloi

Quelles sont nos priorités ?

-Mon p’tit Jean-François, vous voilà donc candidat…

-Oui, Maître Marcel, je le suis avec toute l’équipe.

-Alors, comme tous les candidats, vous allez tout promettre. À moins que vous ayez une priorité…

-Une de nos plus grandes priorités est certainement l’écologie, Maître Marcel.

-Je vous vois venir, mon p’tit Jean-François, vous allez négliger le développement économique de la commune sous prétexte de ne pas artificialiser de nouveaux terrains !

-Vous essayez de me piéger, Maître Marcel. Il faudra, certes, protéger les zones sensibles de tout projet d’envergure qui pourrait polluer la ressource en eau ; on favorisera donc les constructions dans les zones prévues à cet effet : le centre bourg et la zone commerciale Nevers Est, par exemple.

-Vous avez réponse à tout, mon p’tit Jean-François.

-Notre équipe, comme toute équipe municipale, devra concilier plusieurs ambitions parfois contradictoires : protection de notre environnement, développement économique, soutien à la vie sociale et associative notamment ; et tout cela sans endetter la commune ni augmenter les impôts, Maître Marcel ! On s’engage à ne rien négliger.

-Donc, d’après vous, si je vote Guérin, ce sera tout bénef pour nous !

-Tout bénef, Maître Marcel ! D’ailleurs, on va lui trouver un surnom, à ce Guérin : BONUS ! VOTEZ Éric BONUS !

-Du coup, comme ça, p’t’être que ça changera…

Jean-François CHERITEL,

habitant de la rue Saint-Fiacre, à Saint-Éloi

Une liste sans étiquette

-Tiens, c’est Jean-François qui pousse la brouette !

-Bonjour Dame Jeannette, vous prenez l’soleil ? Que faites-vous donc tous les deux sur votre banc ?

-Marcel, il fait sa sieste ; moi, je fais rien, mon p’tit Jean-François.

-J’en profite pour vous dire, Dame Jeannette, que j’me présente aux élections municipales.

-Ah oui, j’ai entendu dire… mais sur la liste à qui ?

-Sur la liste à Guérin.

-Sur la liste à Guérin ?! Mais il est de droite et vous êtes de gauche !

-Ceux de gauche disent qu’il est de droite et ceux de droite disent qu’il est de gauche. Vous accordez donc tant d’importance aux étiquettes ?

-Moi, sur les étiquettes, j’lis pas tout, surtout pas l’code-barres ! Mais en politique, c’est bien d’savoir d’où qu’ça vient et où ça nous emmène…

-Bah justement, dans notre liste, en fait, y’en a plusieurs, des étiquettes, Dame Jeannette. Et comme nous représenterons une population à plusieurs étiquettes, il vaut mieux être pareil.

-Pas pratique pour gouverner quand même, mon p’tit Jean-François.

-Ça tombe bien, parce que nous, on veut pas gouverner, on veut écouter les citoyens avant de prendre des décisions.

-Vous allez faire dans la démocratie participative ?

-C’est cela, et puis sur plusieurs points, on est déjà tous d’accord : comme l’importance de l’écologie. Et vous, Dame Jeannette, qu’attendez-vous de vos élus surtout ?

-Ah, ça, mon p’tit Jean-François, je l’sais : de l’honnêteté et du bon sens ! Y’aura de ça, dans la liste à Guérin ?!

-Bien sûr, Dame Jeannette, mais vous vous enflammez : v’là que vous réveillez Marcel…

-Guérin ? Vous avez dit Guérin ? J’crois ben qu’c’est ça qui m’a réveillé. Pourquoi don qu’vous parlez d’Guérin ?

-Bah c’est l’Jean-François qui s’est mis sur sa liste !

-Ah bon ! Jean-François, sur sa liste !

-Bah finalement, pourquoi pas…

-On a encore du temps pour voir ça…

-Sage parole, Maître Marcel, prenez votre temps.

Jean-François CHERITEL,

habitant de la rue Saint-Fiacre, à Saint-Éloi

Sur les fossés de La Baratte

-Bonjour Maître Marcel. Comment allez-vous ce matin ?

-Bonjour mon p’tit Jean-François. Oh, mes vieilles douleurs sont là ; il fait humide ; les fossés ne coulent pas.

-Justement, Maître Marcel, vous qui habitez La Baratte depuis si longtemps, que pensez-vous de nos fossés ?

-Ils ne sont plus entretenus, l’eau n’y coule plus, nos terrains sont engorgés. Rappelez-vous, Jean- François, quand votre maison a été inondée en 2001, c’était à cause de ça.

-Oui, de l’eau sur le terrain et sur tout le rez-de-chaussée, je me souviens !

-Moi j’y buserais tout ça et je poserais des p’tits trottoirs par dessus.

-Là, Marcel, malgré tout le respect que je vous dois, je ne suis pas sûr d’être d’accord avec vous !

-Y aurait plus l’herbe à couper ; ça ferait propre : plus d’entretien quoi !

-Et l’eau ?

-Elle coulerait dans les buses.

-Les buses contiennent au moins 4 fois moins de volume d’eau. Qu’est-ce qui se passerait en cas de fortes pluies ? Et puis, avec la terre sableuse qu’on a, elles seraient vite bouchées…

-C’est pas très souvent, les pluies abondantes.

-Non mais rappelez-vous le printemps 2001 et puis les 2 derniers hivers ont été pluvieux : on n’est pas passé loin.

-On pourrait au moins mettre des demi-buses : ça faciliterait l’entretien…

-Daller le fond, pourquoi pas. Mais il ne faudrait pas que quelque-chose d’étanche remonte sur les côtés. Le fossé « tire » l’eau des parcelles ; l’eau ne se contente pas de couler au fond ; elle sort par les côtés du fossé dès qu’elle est plus haute que le fond. D’ailleurs on voit des filets d’eau latéraux.

-Alors qu’est-ce que vous suggérez, mon p’tit Jean-François ?

-Eh bien, pas grand-chose : juste que les fossés restent des fossés. Ne pas se contenter de les faucher : en coupant et laissant l’herbe, on apporte de la matière au fond, ils se bouchent plus vite. Il faut les entretenir, c’est-à-dire les creuser.

-Quand j’étais jeune, y avait le cantonnier qui passait tous les ans : le Père Pichard, il s’appelait ! Il avait la pelle et le râteau sur la mobylette ; et les fossés étaient nickel !

-A l’ancienne tous les ans ou à la pelle mécanique tous les 2 ans, c’est écologique, c’est efficace, c’est pas très cher et ça fait du travail pour un gars.

-Un gars de la commune, de préférence. Eh bien là, mon p’tit Jean-François, je crois que vous avez raison.

-Pour une fois, Maître Marcel, d’habitude c’est vous ; et tâchez de soigner votre dos !

Jean-François CHERITEL,

habitant de la rue Saint-Fiacre, à Saint-Éloi