Dans quel contexte politique les élections municipales 2020 de Saint-Éloi s’inscrivent-elles ?
Tout d’abord, il est nécessaire de préciser, en particulier aux nouveaux habitants de Saint-Éloi, que l’équipe en place a été élue il y a quatre ans (2016). En effet, l’équipe précédente, élue en 2014, a démissionné, considérant que le maire élu n’assurait pas sa fonction.
N’ayant pas été candidat en 2014, j’ai donc conduit une liste en 2016. Et, grâce à la proportionnelle, ma liste a obtenu deux postes, l’équipe sortante ayant obtenu trois postes (Legrand), la liste de Jérôme Malus étant majoritaire avec 15 postes.
Depuis quand êtes-vous impliqué dans la vie politique de Saint-Éloi ?
J’ai été élu de 1995 à 2001 en qualité d’adjoint à l’urbanisme et aux travaux. J’ai donc une très bonne connaissance de la situation et des dossiers de la commune. Car je n’ai jamais cessé de suivre, même non élu (de 2001 à 2016), les affaires communales. En effet, la cause communale m’intéresse particulièrement à titre personnel, car je me suis toujours impliqué dans la vie publique de façon totalement désintéressée avec un soucis permanent de l’intérêt général. J’ajoute d’autre part que ma formation et mon métier m’ont amené à avoir une excellente connaissance des problèmes d’urbanisme et de développement économique des communes. Je suis par ailleurs conseiller de l’opposition depuis quatre ans (2016).
Justement, quel bilan tirez-vous de vos quatre années en tant que conseiller municipal de l’opposition à Saint-Éloi ?
On aurait pu penser que cette nouvelle équipe élue m’aurait accueilli à bras ouverts compte tenu de mon expérience. Loin s’en faut : lorsque le maire a constitué les commissions, il n’a même pas eu la courtoisie de me demander mes préférences. On aurait pu penser que je me retrouve dans la commission urbanisme de façon prioritaire. Bien au contraire, on m’en a exclu au prétexte que j’avais attaqué en justice et obtenu l’annulation par deux fois du PLU (Plan Local d’Urbanisme) ; ce qui est regrettable est que le maire n’avait pas pris le soin de lire les décisions. Je tiens à dire qu’au total nous avons eu trois annulations successives de nos documents d’urbanisme, dont deux ont fait jurisprudence nationale, l’une d’entre elles ayant provoqué la risée des spécialistes.
C’est-à-dire ?
Pour la première fois, une commune a classé une zone constructible en classe urbaine en plein milieu des champs : cela ne s’était jamais vu. Il faut tout de même rappeler que les classements des terrains constructibles sur la commune ont été faits à des fins clientélistes en majorité au profit de l’ancien maire Jean-Marc Duly et quelques amis avec lesquels il avait échangé des parcelles. Mais, bien sûr, pas du tout dans l’intérêt global d’un aménagement cohérent.
Quelles sont vos autres expériences ?
J’ai fait du conseil aux collectivités locales pendant une dizaine d’années et j’ai toujours une activité d’enseignement et de formation des personnels communaux, en particulier les secrétaires généraux de mairie, les chefs de service et ingénieurs de l’équipement en les préparant aux concours administratifs. Je continue d’ailleurs à former régulièrement des maires de petites, moyennes et grandes villes.
Je suis à la base expert foncier et expert de justice depuis les années 1990 et médiateur depuis 1989. Autant vous dire que toutes les problématiques communales me sont familières. Et je dois dire qu’à Saint-Eloi, depuis plus de 20 ans, j’ai l’impression que la municipalité non seulement fait tout l’inverse du bon sens et de la logique mais aussi qu’elle ne sert pas l’intérêt général. Bon nombre d’habitants ayant construit dans des zones qui posent problème se retrouvent maintenant à gérer des difficultés d’écoulement des eaux pluviales, des dysfonctionnements des assainissements individuels et certaines maisons ont subi des fissurations car elles ont été construites sur des terrains trop argileux.
Vos relations avec le maire actuel ne sont donc pas au beau fixe, c’est le moins que l’on puisse dire…
Depuis quatre ans, je constate que le maire et ses adjoints m’ont réservé un accueil que l’on peut considérer comme très peu républicain : des attaques personnelles en plein conseil municipal tant au niveau moral que physique, l’impossibilité d’avoir accès de façon systématique à des documents et des dossiers complets et un manque de transparence manifeste.
Je ne donnerais qu’un exemple : je suis membre d’une commission que l’on m’a imposée. Celle-ci ne fonctionne pas puisqu’il y a eu très peu de réunions en quatre ans, auxquelles j’ai été convoqué systématiquement au dernier moment. Je tiens à signaler que l’ensemble des commissions de la commune ne fonctionne pas : aucun compte-rendu accessible et aucun travail de préparation préalable au conseil municipal.
Nous montrerons et démontrerons, dans nos prochaines entrevues, que le maire et ses adjoints ont deux visages : l’un convivial à l’égard du public et des conseillers majoritaires et un autre davantage irresponsable quant à l’intérêt général.