Il y a quelques années, Jean-Marc Duly (ancien maire de Saint-Éloi) a aménagé la rue des Papillons, un court morceau de route de quelques centaines de mètres seulement, pour un montant exorbitant de… 500 000 euros ! Qui a donc profité de cette affaire ?
Au bout de la zone industrielle Nevers-Saint-Éloi, croisant la rue de la Barbouillère (où se situe, entre autres, le centre d’appels Armatis), se trouve une petite rue : la rue des Papillons. Ce morceau de route, de quelques centaines de mètres seulement, qui possède un trottoir et plusieurs lampadaires, pourrait sembler bien banal. Seulement voilà, le coût des travaux d’aménagement, lui, l’est beaucoup moins. Car, sous le mandat de Jean-Marc Duly, la commune de Saint-Éloi a déboursé pas moins de 500 000 euros pour cette rue des Papillons.
À l’époque, lorsque le premier édile avait présenté son projet d’aménagement au conseil municipal, il avait indiqué que la commune de Saint-Éloi avancerait la somme des travaux et que la ville de Nevers s’était engagée à en rembourser la moitié (soit 250 000 euros). Un emprunt avait ainsi été contracté à un taux d’intérêt relativement élevé, représentant une annuité annuelle de plus de 50 000 euros. Cet investissement très conséquent, dont la commune a toujours la charge et l’entretien à l’heure actuelle, n’apporte rien aux habitants.
500 000 euros pour une rue, un trottoir et quelques lampadaires…
Pourquoi avoir installé des lampadaires à cet endroit alors que certaines zones habitées de Saint-Éloi n’en bénéficient pas ? Pourquoi la commune de Saint-Éloi a-t-elle supporté ces travaux alors qu’elle n’y avait aucun intérêt ? Pourquoi la ville de Nevers n’a-t-elle jamais remboursé la commune ?
500 000 euros pour une petite rue avec un trottoir et quelques lampadaires : le coût paraît exorbitant par rapport aux travaux réalisés.
Monsieur Maurice Taterczynski évoque quelque fois la rue des Papillons aux conseillers municipaux majoritaires mais il semble oublier que monsieur Jean-Marc Duly a soutenu la liste de Jérôme Malus dont il fait partie ; d’ailleurs, nous n’avons pas le souvenir que monsieur Maurice Taterczynski ait fait quoi que ce soit pour éclairer cette affaire.
Qu’a donc fait l’équipe de monsieur Malus en quatre ans afin de récupérer ces 250 000 euros ? Rien. Du côté de l’adjoint aux finances, monsieur Benoit Debruycker, c’est le silence radio. On comprend mieux pourquoi l’équipe Malus n’a pas voulu d’Éric Guérin dans la commission finance, d’autant plus que les comptes rendus de ces quatre années semblent, malheureusement, inexistants.
Le futur maire de Saint-Éloi devra retrouver l’argent de la commune
Pensez-vous Éligeois, Éligeoises, que ceci soit une bonne gestion ? Quand on rappelle l’affaire de la rue des Papillons à monsieur Daniel Legrand, adjoint dans l’équipe de monsieur Jean-Marc Duly (et censé être dans l’opposition mais qui a toujours voté pour la majorité), celui-ci a pour seule réponse : « Ah, ah, ah, la rue des Papillons ! » Déjà à l’époque de monsieur Jean-Marc Duly, la bande de conseillers béni-oui-oui avait voté sans broncher ; elle a donc aussi sa part de responsabilité.
Si un nouveau maire de Saint-Éloi est élu, et qu’il n’est pas acoquiné avec les équipes précédentes, il devra élucider ce dossier et réclamer le dû de la commune : 250 000 euros n’est pas une bagatelle. Alors, les billets se sont-ils envolés tels des papillons dans la rue du même nom ? Qui a profité de cette affaire ? Nevers, c’est certain. Jean-Marc Duly sans doute, mais par quel biais, cela reste une énigme. Toutefois, Éric Guérin, qui fait partie d’une association anti-corruption, a des pistes et des hypothèses…